Enfant de Salaud de Sorj Chalandon,un collabo  condamné par son fils


Avec Sorj Chalandon c’est toujours un voyage dans les entrailles de l’Histoire.  Sans tabou.

Parfois ça peut créer un malaise de côtoyer l’intérieur de personne sombre comme ce père collaborateur. 

Mais ça permet de comprendre.

C’est lire de l’Histoire mais avec l’émotion.

Dans ce livre il raconte son père collaborateur et ce moment de confrontation lors du procès de Barbie.

Sorj Chalandon a une façon de raconter les événements de façon poignante . On y sent le vacarme la rage la douleur.  Mais jamais de censure.

Je trouve que ce livre est très bien pour comprendre la France de la guerre sans angélisme.

Et c’est un magnifique livre de colère d’un fils à son père collaborateur.

Par cette colère, Sorj Chalandon participe à l’œuvre de justice.

Car il y a les procès qui condamnent les criminels.

Et il y a aussi la mémoire d’un descendant qui condamne ce père.

Ce père collabo criminel condamné par sa postérité.

Pendant que lui à juste titre est honni, la mémoire des victimes de son idéologie elle a notre respect et notre préoccupation à y prendre soin.

Et cette ironie est représentée par cette phrase qu’a dit son père au moment de l’arrestation pour être jugé pour collaboration : » Je suis un soldat.  Pas un romancier monsieur « .

Son fils est romancier et c’est par un roman qu’il exprime son désapprobation.

Respect à Sorj Chalandon.

Alias Maria: être une femme et un enfant-soldat dans la guérilla colombienne.

Un film qui parle de guerre et qui commence par une première scène où une femme accouche.  Mais c’est dans la jungle au milieu de la guérilla. Cette femme doit confier son bébé à l’héroïne qui  a la mission de le mettre à l’abri. C’est un traitement de faveur pour une femme du commandant. Car les autres femmes ont l’obligation d’avorter.

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Dans cette jungle, il est interdit aux femmes de donner la vie. C’est la guerre. En permanence, la fuite des paramilitaires et de l’armée colombienne.

Ici, la guerre n’est pas un jeu pour les enfants. C’est une réalité. Ils sont enrôlés. Et il n’y a pas de mesure d’indulgence parce qu’ils sont des enfants . Ils ont la même vie dure que les adultes.

C’est sans compter sur la force morale de l’héroïne Maria jouée par Karen Torres. Elle est une adolescente. Elle est enceinte. Elle ne veut pas avorter. Elle cache sa grossesse. Et quand son compagnon d’arme découvre sa situation et veut la forcer à avorter, elle s’enfuit.

Elle survit à la dangerosité de la jungle et à la dureté des règles de la guérilla. Et l’absurdité de ces règles qui conduit la guérilla à s’entretuer. Ils sont leur propre danger, menace.

Le film n’est pas tendre non plus avec les paramilitaires qui font des descentes meurtrières dans des villages.

Ici, la population civile est coincée entre plusieurs feux. Soupçonnée d’être un soutien d’un camps ou d’un autre, elle subit les conséquences tragiques, la folie meurtrière. Ces moments où la raison fout le camps des uns et des autres.

Ici, il  est plus facile de mourir que de donner la vie.

Alias Maria est le deuxième long-métrage de José Luis Rugeles après Garcia. Pour le préparer, il a interviewé des femmes enfants qui ont rejoint la guérilla. La plupart d’entre elles ont été enceintes et ont été obligées d’avorter. Il a écrit le scénario avec une ancienne guérillera.

Le réalisateur a fondé l’association « Más Niños Menos Alias » pour empêcher que des enfants soient enrôlés, une campagne pour sensibiliser sur la réalité des enfants soldats.